Notre village est situé au fond d’un cirque, et pour en sortir, il nous faut de tous côtés emprunter un chemin montant, qui de nos jours n’est plus « sablonneux, malaisé et de tous les côtés au soleil exposé ». Il nous faut toujours, pour gagner Gironne, Marlinat ou Les Roudiers, emprunter la raide côte du Puat (du puy, du sommet, du dôme) et pour se rendre au Theïl la ligne droite qui coupe les jambes à plus d’un. (...) Notre village est situé au fond d’un cirque et pour en sortir il nous faut de tous côtés emprunter un chemin montant, qui de nos jours n’est plus « sablonneux, malaisé et de tous les côtés au soleil exposé ». Il nous faut toujours, pour gagner Gironne, Marlinat ou Les Roudiers, emprunter la raide côte du Puat (du puy, du sommet, du dôme) et pour se rendre au Theïl la ligne droite qui coupe les jambes à plus d’un. Même la route qui mène à Montluçon a son petit raidillon au niveau du Gour du Puy et les marcheurs savent bien qu’il faut de solides poumons et de bonnes jambes pour aborder notre village. Jadis, il n’y avait aucune route et les actes mentionnant Lavault donnent le nom de “grands chemins” aux accès au village.En I756, Messire jean Deschamps de Bisseret expose au Grand Voyer "que le chemin de Marcillat à Montluçon, à prendre depuis le verger de Chateaubrun jusqu’au domaine de Saint-Jean, sur une longueur de 40 pieds est impraticable par les creux, fondrières et mauvais pas qu’il a dans ledit chemin, les chevaux et les charrettes ne pouvant en sortir, ce qui occasionne les bouviers et les charretiers de passer dans les héritages du sieur Deschamps et lui cause un tort considérable”. Les propriétaires riverains seront mis en demeure de rétablir ledit chemin à leurs frais. Si le “grand chemin” de Marcillat à Montluçon était dans un tel état pitoyable qu’en était-il des chemins de moindre importance. |
Si les bords du Cher ne sont pas sans poésie, tour à tour sauvages et gracieux, la rivière pour rejoindre le Theil ou la Brosse était surtout un obstacle qu’on ne franchissait qu’en voiture, à dos de cheval ou à pied en suivant le gué qui la traverse en diagonale au niveau du moulin. Pour rejoindre la rive du Theil lorsque les eaux étaient grosses, l’opération était hasardeuse, voire irréalisable. Au XIX’ siècle, il y avait donc des bateaux pour transporter les piétons d’une rive à l’autre. Du village du Theil part un petit sentier qui serpente dans les champs et dégrïngole vers la rivière en passant sous «le grand tunnel” établi sous la ligne de chemin de fer et de l’autre côté se prolonge par un chemin. C’était donc entre ces deux points, sur le lac aux eaux tranquilles formé par le Cher que naviguaient les bateaux faisant communiquer les deux villages. En temps de crue, le passage était impraticable et les paroissiens du Theil et des Banchereaux étaient coupés du village et devaient se rendre aux paroisses voisines de Lignerolles, d’Oulches et de Saulx pour des cérémonies qui ne pouvaient attendre, comme des inhumations et il y eut en ces temps de fortes et fréquentes crues, celle de I 768 dura 12 jours, du 5 au 16 janvier. Voisin gênant, le Cher était aussi un voisin dangereux et souvent homicide et les hardis voyageurs qui tentaient sa traversée en firent souvent les frais. De nos jours, venir à Lavault n’est plus une aventure périlleuse et plus besoin de boeufs pour tirer des chemins boueux ou montants les voitures enlisées. Le progrès a tout de même de bons côtés...
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